Sophrologie et burn-out chez le personnel soignant
« Dans le cadre de sa thèse de médecine générale, Anita Hastoy a réalisé une enquête sous forme d’auto-questionnaire anonyme auprès des 143 médecins et internes obstétriciens, anesthésistes, pédiatres et sages-femmes travaillant dans la salle de naissance et aux urgences de la maternité Paule-de-Viguier du CHU de Toulouse. Cette enquête révèle que 2 soignants sur 5 souffrent de burn-out : le syndrome d’épuisement professionnel touche 39% des soignants, médecins et sages-femmes confondus, travaillant dans une salle de naissance d’une maternité de niveau 3. Lorsqu’on cherche les raisons de ce mal-être, 29% des médecins et 47% des sages-femmes estiment devoir travailler d’une façon qui heurte leur conscience… « (extrait d’un article écrit par Afsané Sabouhi le 18 Décembre 2013)
Sage-femme en hospitalier dans une Maternité de niveau 2 depuis plus de 27 ans et Master Spécialiste en Sophrologie Caycédienne depuis 2008, j’ai pu personnellement expérimenter que la sophrologie caycédienne est une méthode pratique de choix pour revenir à un mieux-être professionnel quand on exerce dans les secteurs d’accueil urgences et des salles de naissances.
Les mots ci-dessus » ..estiment devoir travailler d’une façon qui heurte leur conscience… » me parlent tout particulièrement et font écho à ma propre expérience vécue dans une maternité publique qui n’a cessé d’augmenter son activité ces quinze dernières années. Ils traduisent on ne peut plus l’agression considérable vécue par les « êtres humains » que sont en premier lieu les médecins et les sages-femmes avant même d’être des professionnels de santé. Cela révèle aussi la perte de sens vécue par ces mêmes personnes mises en confrontation à leur cadre d’exercice, les méthodes actuelles de travail et le rythme et cadence des gardes selon les plannings hospitaliers. En 2016, où beaucoup de sages-femmes font le choix du libéral plutôt que de rester à l’hôpital, cette enquête mérite d’être prise en considération par les cadres de santé et les soignants nécessitent surtout d’être accompagnés attentivement et efficacement …
Aujourd’hui formée à la sophrologie caycédienne depuis presque 10 ans, cette formation a considérablement changé ma perception de mon travail en hospitalier et m’a permis de poursuivre ma carrière de sage-femme avec plus de sérénité et encore plus d’enthousiasme en secteur d’urgences obstétricales.
Rappelons que la sophrologie caycédienne s’intéresse et travaille sur la « conscience de l’être humain » et vise à » la ré-équilibrer » vers un mieux-être dans quel qu’environnement qui soit. De fait, la sophrologie caycédienne permet à l’être humain de redonner du sens positif à ce qu’il vit (sur un plan personnel comme sur son lieu de travail), lui permet de gérer mieux sa fatigue, son stress, la charge de travail qui lui incombe. La sophrologie caycédienne lui donne des moyens concrets et faciles à mettre en œuvre pour acquérir une attitude plus sereine et plus positive face à ce qu’il vit.
Cela demande un entrainement régulier au travers d’une pratique assidue pour bien intégrer d’abord et s’approprier ensuite les techniques sophrologiques. Celles -ci vont alors pouvoir être très facilement ré-utilisées par le soignant en salles de naissances pour un mieux-être professionnel tout au long de sa garde mais aussi êtres mises au service des parturientes dans un accompagnement de qualité, humain et éthique.
Introduire la sophrologie caycédienne en secteur obstétrical pourrait représenter une véritable solution aux difficultés réelles rencontrées par les soignants, pour plus d’humanisme et plus d’optimisme offerts à ces si précieux professionnels de la naissance dignes d’être reconnus dans leurs difficultés vécues.
Enfin, un mieux-être des soignants en maternité ne pourrait que contribuer à un climat plus apaisé, un environnement plus serein en faveur d’une prise en charge optimale des parturientes et du respect de la physiologie des accouchements en structure hospitalière.